La Donation Eugène Leroy par Eugène Jean et Jean-Jacques Leroy en 2009
Le 25 juin 2009 le Conseil Municipal de la Ville de Tourcoing a accepté pour son Musée une exceptionnelle donation d’œuvres et d’archives de l’artiste Eugène Leroy proposée par son indivision en la personne de ses fils Eugène Jean et Jean-Jacques Leroy.
Il s’agit d’un ensemble constitué de 44 tableaux, 13 sculptures, 140 dessins, 27 œuvres de la collection personnelle de l’artiste, 18 carnets, 99 gravures, 98 plaques de cuivre, le tout jalonnant son œuvre des années 1930 à 2000.
Cette donation a reçu l’avis favorable de la Direction des Musées de France, Ministère de la Culture et de la Communication, qui a félicité la Ville de Tourcoing pour son ambition et sa pertinence. Elle rejoindra donc le fonds préexistant pour constituer le plus important ensemble de référence du peintre dans un musée européen.
Eugène Leroy
Né en 1910 à Tourcoing et décédé en 2000 à Wasquehal, Eugène Leroy a vécu et travaillé dans la métropole lilloise (études à l’École des beaux-arts de Lille, enseignement à Roubaix). Exposé dès 1956 au Musée des beaux-arts de Tourcoing, il entretient des rapports de complicité avec Jacques Bornibus (1952-1960) son Conservateur, une relation qui a déjà fait l’objet d’une exposition au musée en 2004.
Bien que tardive, la reconnaissance d’Eugène Leroy s’est imposée internationalement. Dans les années 50, Leroy exposait déjà avec Sam Francis et Serge Poliakoff. A l’écart de l’École de Paris, sa peinture de style nord expressionniste a trouvé dans les années 80 une réception internationale puisque son œuvre fut consacrée par sa présence à la Documenta IX de 1992 ou par des expositions dans les plus grands musées du monde d’Eindhoven à Paris, de Nice à Bâle, jusqu’à Toronto ou Buffalo.
circa 1930/1950
Un ensemble conséquent de 19 tableaux de jeunesse 1930-1950.
C'est un ensemble exceptionnel d'œuvres qu'Eugène Leroy a gardé tout au long de sa vie, et qui marque comme l'explique Gaston Diehl en 1943 une « puissance lyrique d'une vive plénitude charnelle, besoin presque tactile de la matière, santé physique drue, jaillissante comme le chant même de la vie s'inscrivaient là-bas dans l'immédiate tradition de Rubens. Leroy y ajoute une gravité introspective, un constant souci de spiritualisation de l'instinct qui reflètent son amour de Rembrandt ».
circa 1950/1960
un ensemble de 16 tableaux des années 1950-1960.
C'est une période charnière pour Eugène Leroy qui continue son introspection et ses recherches. Jacques Bornibus, alors conservateur du Musée des Beaux-Arts de Tourcoing, explique: « La vue d'un seul tableau de Leroy, suffit à nous assurer qu'il n'est en aucune façon un plagiaire plus ou moins déguisé des grands maîtres nordiques, s'appliquant à transposer des formules apprises ou à restituer une ambiance. En commun avec eux, il y a une exigence essentielle, native, d'une expression lyrique et réaliste à la fois, fondée sur le sentiment aussi directement sensuel que spirituel des êtres et des choses ».
Un ensemble de 8 tableaux des années 1960-1970.
Eugène Leroy poursuit ses recherches. Il expose à la galerie Claude Bernard à Paris, ou Georg Baselitz et Michael Werner découvrent son œuvre: « Je trouvais là des images brunes, comme champs, comme pierre, comme bois, comme mousse, comme senteur. Les superlatifs pervertissent la peinture. Une simple composition hollandaise avec une accumulation inouïe de couleur. Un amas de tôles provenant du pigeonnier qui éclairait ma tête. Comme si tous les pantalons du peintre étaient suspendus à un crochet et racontaient l'histoire d'un chef d’œuvre inconnu ».
circa 1970/1980
Un tableau des années 1970-1980
Selon la propre formule de l'artiste Eugène Leroy : « Lumière devant, lumière derrière ». « Désormais, je peux satisfaire ma rêverie tout à loisirs, hors de l'école, loin des écoles. J'ai pourtant interrogé bien des gens, mais la peinture
elle-même a le secret de me donner enfin une conscience vive de ce que j'ai à penser et à faire, même si je l'embroussaille, petit à petit je la veux, si lourde et grenue soit-elle, résonnante comme les grands ciels, légère de lumière et enfin comme une bonne nouvelle à nos yeux ». (1970)
circa 1980/1990
6 tableaux des années 1980-1990, années charnières d'explosion à l'internationale de l'artiste.
Michael Werner qui avait suivi Eugène Leroy depuis les années soixante et qui a été marqué par ses expositions à la Galerie de son fils Eugène-Jean, galerie Jean Leroy en 1978 et 1979, rencontre Eugène Leroy en 1982 à Cologne. C'est le début d'une longue et importante collaboration.
circa 1990/2000
5 tableaux des années 1990-2000.
Les dernières années de la vie d'Eugène Leroy ont été marquées par l'influence grandissante des saisons sur son travail. Eugène Leroy indique toute son importance à la peinture vénitienne, flamande (Giorgione, Rembrandt) et française (Poussin, Corot, Géricault, Cézanne).
Comme les peintures, l'ensemble des oeuvres sur papier (au total 140) jalonne chronologiquement les recherches incessantes d'Eugène Leroy. Toutes les techniques expérimentées par l'artiste sont présentes: encre, fusain, aquarelle, gouache et techniques mixtes. Cet ensemble couvrant les expérimentations de l'artiste de 1930 à 2000, est enrichi de la totalité de ses carnets de dessins qui offrent naturellement de très précieuses indications sur ses recherches puisqu'il ne cessait jamais de dessiner ou de peindre. Au total ce sont 18 carnets qui comptent 568 dessins.
Un ensemble de 13 sculptures en terre cuite et en bronze inédites.
Un état de chacune des 99 gravures accompagné des matrices (plaques gravées de la main de l'artiste) réalisées par Eugène Leroy entre 1964 et 1972.
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Bio Bibliographie Eugène Leroy
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Transcription de Bio Bibliographie Eugène Leroy
Bio Bibliographie Eugène Leroy