28 avril - 2 octobre 2022
Du 28 avril au 2 octobre 2022, le MUba Eugène Leroy présente Eugène Leroy. À contre-jour, une exposition labellisée d’intérêt national par le Ministère de la Culture. Célébrant l’artiste natif de Tourcoing (1910-2000), l’exposition explore deux approches complémentaires : l’une le replace dans le paysage artistique du 20e siècle, l’autre interroge sa contemporanéité face à des créations d’aujourd’hui. Cette exposition cherche à mettre en lumière l’artiste d’une manière inattendue, le révéler d’une manière inédite, à la façon du contre-jour, un principe particulièrement prisé par Leroy.
Après la donation Leroy réalisée en 2009, les expositions Eugène Leroy. Exposition du Centenaire (2010) et Georg Baselitz-Eugène Leroy. Le récit et la condensation (2013), le musée s’affirme à travers cet événement comme le lieu de référence sur l’artiste, à l’échelle régionale, nationale et internationale.
La première partie de l’exposition explore les rencontres, amitiés et soutiens d’Eugène Leroy, dans le milieu culturel et artistique du Nord des années 1960, l’une des scènes européennes les plus dynamiques de l’après-guerre. C’est grâce et avec ce riche réseau d’artistes, de galeristes, de conservateurs de musées, de collectionneurs et mécènes, que le peintre construit sa propre trajectoire, à la fois singulière et fascinante. Loin d’être un artiste reclus dans son atelier de Wasquehal avant de connaître une renommée à l’international dans les années 1980, Leroy observe, expose, se nourrit de ses échanges avec des personnalités d’exception mises à l’honneur dans l’exposition. Eugène Leroy côtoie notamment les artistes Eugène Dodeigne ou Germaine Richier, les galeristes Léon Renar et Marcel Evrard, le conservateur du musée de Tourcoing Jacques Bornibus, qui diffusent son œuvre, ou encore les industriels textiles Jean Masurel, Philippe Leclercq ou Anne et Albert Prouvost qui le collectionnent.
Artistes exposés :
Pierre-Yves Bohm, Camille Bryen, Bernard Buffet, André Copin, Robert Delporte, Roel D'Haese, Eugène Dodeigne, Jacques Dodin, James Ensor, Paul Hémery, Pierre Hennebelle, Robert Jacobsen, Ladislas Kijno, André Lanskoy, Henri Laurens, Eugène Leroy, Maurice Maes, Alfred Manessier, Alicia Penalba, Serge Poliakoff, Germaine Richier, Marc Ronet, Georges Rouault, Jean Roulland, Arthur Van Hecke
Commissariat : Germain Hirselj, historien de l’art, Mélanie Lerat, Directrice, et Christelle Manfredi, Directrice adjointe du MUba Eugène Leroy.
Dans la nef du musée, la seconde partie de l’exposition sonde librement les liens réels et imaginaires entre l’œuvre d’Eugène Leroy et la scène artistique contemporaine, autour de la thématique du lien de l’homme à la nature, du sentiment du temps et du cycle des saisons, d’une réflexion autour de la couleur et de la lumière, si présentes dans la création plastique. Dans un dialogue thématique et formel, une quinzaine d’artistes interroge la radicalité et la contemporanéité des Saisons (1993-1994), deux ensembles de peintures exceptionnelles (LaM, Villeneuve d’Ascq) réalisées par Eugène Leroy à l’âge de 83 ans. Les sculptures, peintures, œuvres textiles, installations, photographies et vidéos, surprennent et proposent des contrepoints à l’œuvre de cet artiste prolifique, aussi inclassable qu’universel.
Artistes exposés :
Caroline Achaintre, Davide Balula, Marc Bour, Marina Bourdoncle, Claire Chesnier, Mimosa Eschard, Gloria Friedmann, Hieronymus Galle, Barbara et Michael Leisgen, Bernard Moninot, Eugène Leroy, Sarkis, Xavier Noiret-Thomé, Elsa Tomkowiak, Bernard Plossu, Philémon Vanorlé, Jessica Warboys
Commissariat : Mélanie Lerat, Directrice, et Christelle Manfredi, Directrice adjointe du MUba Eugène Leroy.
Reconnue pour sa qualité et son caractère innovant, cette exposition est reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture / Direction régionale des affaires culturelles. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État.
Le Ministère de la Culture récompense chaque année les musées de France qui mettent en œuvre des expositions remarquables par leur qualité scientifique et muséographique ; les actions de médiation et de communication spécifiques et innovantes visant à l’élargissement et à la diversification des publics ; l’intérêt national du projet au regard de son importance, de son originalité et des partenariats développés.
L’exposition est conçue en partenariat avec le Musée d’art moderne de Paris qui organise une grande rétrospective Eugène Leroy, du 15 avril au 28 août 2022. Elle est également intégrée dans la programmation d’Utopia, la sixième grande édition thématique de lille3000, du 14 mai au 2 octobre 2022, dans la Métropole Européenne de Lille, l’Eurométropole et la région Hauts-de-France.
EUGÈNE LEROY. À CONTRE-JOUR
Né en 1910 à Tourcoing, Eugène Leroy dessine et peint depuis ses 17 ans sans jamais avoir suivi de formation académique dans une école, ni avoir appartenu à un groupe d’artistes défini. Installé dans sa maison-atelier de Wasquehal, insatiable lecteur et voyageur, curieux des artistes qui l’entourent et des œuvres du passé, il construit une œuvre singulière et prolifique, présente dans les plus grandes collections en France et à l’étranger. Le nu et le paysage sont des thèmes récurrents, travaillés sur le motif en s’inspirant de son environnement quotidien : sa femme Valentine, la mer du Nord, la nature flamande, les modèles qui posent dans son atelier, sa dernière compagne Marina. Sa peinture, comme l’ensemble de ses œuvres, s’attache autant à restituer une émotion profondément humaine qu’au travail de la lumière et de la couleur, dans un véritable corps-à-corps avec la matière : l’huile sur la toile, le fusain ou la gouache sur le papier.
L’artiste bénéficie d’expositions personnelles dans les musées de la région et notamment celui de Tourcoing dès les années 1950, à Paris dans les années 1960, puis à l’international à partir des années 1980 grâce, notamment, à la prestigieuse galerie Michael Werner. Ses œuvres sont présentées dans des expositions monographiques en 1982 au musée des beaux-arts de Gand, en 1987 au musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq et l’année suivante au Musée d’art moderne de Paris, ainsi que dans des expositions collectives à la Documenta de Kassel en 1992 et à la Biennale de Venise en 1995.